Quelle composition obligatoire pour les trousses de secours bateau, mer et rivière ?

 

Ah… la sortie en bateau ! L’appel du grand large qui vous prend un jour et ne vous lâche plus, le vent dans les cheveux et l’horizon qui se laisse désirer... Qu’il s’agisse d’un bateau à moteur ou à voile, d’une virée sur de courtes ou longues distances, en régate ou lors d’une balade dominicale, le plaisir procuré par une telle expérience n’est plus à démontrer. Mais parce que la mer est rarement calme, parce que la météo est souvent imprévisible et capricieuse, il convient de prévenir tout accident en anticipant les risques. Une déconvenue arrive très vite, et se retrouver en pleine mer sans le matériel adéquat peut mettre la vie du capitaine et de ses équipiers en danger. Petit tour d’horizon des indispensables à avoir dans votre trousse de secours bateau, mer et rivière.

Les indispensables d'une trousse de secours bateau conforme à l'article 240-6,16 de la Direction Générale des Infrastructures, des Transports de la Mer :

1 paquet de 5 compresses de gaze stériles, taille moyenne ; Chlorhexidine en solution locale - 5 ml à 0,05% (1) ; 1 coussin hémostatique (type CHUT) (2) ; 1 rouleau de 4m de bande auto-adhésive (largeur 10xm, type Coheban) ; 1 boîte de pansements adhésifs stériles et étanches en 3 tailles ; 10 paires de gants d'examen non stériles , 1 rouleau de sparadrap , 1 flacon de 75ml de gel hydroalcoolique ; 1 couverture de survie (3)

La composition d’une trousse de secours idéale pour bateau :

1 coussin hémostatique, 1 couverture de survie, 1 sac de froid instantané (4), 1 paire de ciseaux, 1 pince à écharde, 6 épingles de sûretés (5), 1 masque bouche à bouche, 6 gants vinyle, 20 pansements individuels assortis, 10 compresses stériles 30cm x 30cm, 2 bandes extensibles 3m x 7cm, 1 bande extensible 3m x 10 cm, 1 sparadrap 5m x 2cm, 1 écharpe triangulaire, 2 compresses brûlures, 1 antiseptique Chlorhexidine 50ml, 5 dosettes 5ml sérum physiologique, 3 tampons hémostatiques Coalgan, 6 serviettes coups et chocs, 1 manuel de premier secours, 2 sachets plastiques

(1) Chlorhexidine en solution locale : Antiséptique applicable pour le nettoyage des plaies peu étendues. 

(2) Coussin hémostatique : A utiliser en cas d'hémorragie externe, permet la compression du membre sans recourir à une compression manuelle. Cela permet au sauveteur de se libérer et d'effectuer d'autres gestes de premiers secours ou de s'occuper d'autres bléssés. 

(3) Couverture de survie : Maintien la température du corps, permet d'éviter l'hypothermie et est efficace contre le vent.

(4) Sac de froid instantanné : Recueille le membre sectionné et le garde suffisament longtemps pour être recousu par la suite. Placer le membre sectionné dans le sachet plastique prévu à cet effet avant de l'entreposer dans le sac.

(5) Épingle de sûreté : permet d'attacher ensemble les bandes de tissus.

Pour le contenant, il est préférable d’adopter une trousse rigide et de la placer dans un endroit accessible afin d’agir rapidement et efficacement en cas d’imprévu.

A noter que la trousse de secours n’est évidemment pas l’essentiel du matériel de sécurité requis sur un navire. Plusieurs autres indispensables sont nécessaires et souvent obligatoires, Tamô vous les détaille ici-bas pour vous permettre de vous équiper en toute sécurité. L’équipement adéquat dépend de la réglementation en vigueur, celle-ci étant différente en fonction de quatre zones de navigation : 

  • Navigation Basique : 0 à 2 miles
  • Navigation Côtière : 2 à 6 miles 
  • Navigation Semi-Hauturière : 6 à 60 miles 
  • Navigation Hauturière : 60 miles et plus

Matériel obligatoire en navigation suivant les standars de la division 240 : 

Division 240 : Editée par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire et le Ministère chargé des transports, elle concerne les "conditions et matériels de sécurité pour la navigation de plaisance avec des navires et embarcations de moins de 24m."


    Tableau récapitulatif du matériel obligatoire en fonction de la zone de navigation : 


    Matériel Basique Côtier Semi-hauturier Hauturier
    Equipement individuel de flottabilité (1) X X X X
    Dispositif Lumineux (2) X X X X
    Moyens mobiles de lutte contre l'incendie X X X X
    Dispositif d'assèchement manuel X X X X
    Dispositif de remorquage  X X X X
    Ligne de mouillage  X X X X
    Annuaire des marées  X X X X
    Pavillon national (hors eaux territoriales) X X X X
    Bouée fer à cheval ou bouée couronne X X X
    3 feux rouges à main  X X X
    Compas magnétique (ou GPS côtier) X X X
    Cartes marines officielles X X X
    Règlement internationnal pour prévenir les abordages en mer X X X
    Description du système de balisage  X X X
    Radeau de survie  X X
    Matériel pour faire le point X X
    Livre des feux tenu à jour X X
    Journal de bord X X
    Dispositif de récéption des bulletins météorologiques  X X
    Harnais et longe par navir pour les non voiliers X X
    Harnais et longe par personne embarquée pour les voiliers  X X
    Trousse de secours conforme à l'article 240-2,16 X X
    Dispositif lumineux pour la recherche et le repérage de nuit  X X
    Radiobalise de localisation des sinistres  X
    VHF Fixe X X
    VHF Portative X


    (1) Equipement individuel de flottabilité (1) : Plus communément appelé le gilet de sauvetage, il doit répondre à la norme NF-EN-12402 et doit être de 50 Newtons (aide à la flotabilité) minimum pour une navigation jusqu'à 2 miles d'un abri, 100 Newtons jusqu'à 6 miles, et 150 Newtons pour une navigation dans toutes les zones. Un gilet de sauvetage de 100 Newton est suffisant en toutes circonstances pour un enfant de 30 kg maximum.

    Qu'est-ce-que le Newton ? Le newton est une unité de force qui garantie une puissance d'accélaration d'un mètre-seconde pour une masse d'un kilogramme. 

    (2) Dispositif lumineux : Essentiel pour être visible en pleine mer et ce en toutes circonstances, opter pour une lampe torche étanche avec une durée minimale de 6 heures. 

    Quels sont les types d'accidents les plus récurrents en mer ? 

    Le matériel de protection et la trousse de secours seraient inutiles s'il n'y avait pas de danger, c'est pourquoi il convient -même sommairement- de prendre conscience des risques qui se présentent en pleine mer avant de les étudier plus en détail pour la sécurité de votre équipage.

    L'abordage : 

    Environ 20% des sinistres. L'abordage apparait lorsque deux bateaux se rentrent accidentellement dedans, lors d'une régate, d'une sortie en mer ou même à quai lorsqu'ayant raté son amarrage, le bateau percute son voisin. Ses dégats peuvent être considérables sur la coque du bateau et causer possiblement en pleine mer un naufrage.

    L'accident dû aux conditions climatiques : 

    lorsque les éléments se déchainent, il est très difficile de lutter : vents violent, pluies diluviennes et tempêtes peuvent avoir des effets dramatiques. Les dématages et les déssalages en effet fréquents peuvent à terme virer au naufrage lorsqu'ils ne sont pas bien gérés. 

    La noyade : 1000 personnes meurent chaque année de noyade en France. Bien entendu ces noyades surviennent pour la plupart près du littoral mais peuvent cependant se produire en pleine mer lorsque les conditions empirent où que l'un des membres d'équipage fait une erreur d'inatention. Il est donc indispensable d'équiper tout membre à bord (enfant comme adulte) d'un gilet de sauvetage aux normes en vigueur, il est en effet inutile de rappeler les chances de survie d'une personne perdue en pleine mer sans équipement.

    Incendies : 

    • Feux de cuisine : peut-être le plus évident, il survient souvent lorsque l'huile entre en contact avec la gazinière. Il convient de ne pas utiliser d'extincteur, mais privilégier une couverture prévue à cette effet 
    • Cale moteur : Apparait à cause d'une fuite d'huile ou de gazoil, il ne faut absolument pas l'ouvrir pour éviter à l'oxygène de prénétrer dans la cale et enflammer le tout. Préferer l'extincteur, en l'appliquant à travers le bouchon dédié à cet effet. 
    • Court-circuit éléctrique. 
    • Tout autre accident de source exterieur. 
    A noter : bien que la VHF soit la méthode prioritaire pour prévenir les secours, le numéro d'urgence 196 pour le sauvetage en mer existe et vous mettra en relation avec des professionnels compétents et capables de vous porter secours.